CRITIQUES DE LIVRES
LES GRANDES AVENTURES DE L'HIMALAYA
(Tome I)
par Maurice HERZOG.
(Ed. J.C. Lattés, Paris. 1981)
(Revue " La Montagne et Alpinisme" - No 125, 1981)
Un ouvrage sur la montagne signé par Maurice Herzog, président d'honneur du Club Alpin Français, ne pouvait être qu'un événement dans les milieux montagnards. Mais, comme l'a dit le poète: "Les épines bordent le chemin de la Gloire", et les avis sur Les grandes aventures de l'Himalaya sont parfois contradictoires.
Le souci d'objectivité nous faisait un devoir d'ouvrir nos colonnes aux opinions diverses.
Les lecteurs pourront eux mêmes forger la leur.
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Un sujet inépuisable abordé par un connaisseur. Tous les cafistes qui ont suivi récemment la série d'émissions de TF 1 consacrée aux "Grandes aventures de l'Himalaya" retrouveront avec un très grand plaisir de nombreux points communs entre certaines séquences des images vues et certains passages de cet excellent ouvrage.
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L'auteur d'Annapurna premier 8000 - qui semble n'avoir pas repris sa plume d'écrivain alpiniste entre temps - nous donne aujourd'hui un livre différent des nombreux récits auquels on est habitué. En effet, consacrant son dernier livre à seulement trois sommets, dont un qu'il connaît particulièrement bien, l'auteur nous confie, soit ce qu'il n'avait pas précisé dans son récit nous retraçant son épopée de 1950, soit ce que d'autres écrivains-alpinistes n'avaient pas développé dans leur propre récit. Dans le premier cas, l'ancien ministre des Sports nous retrace sa "retraite" des 8075 m de l'Annapurna avec un visage nouveau dû au recul du temps. Trente ans ont inévitablement marqué l'auteur et on ne peut que le remercier de nous avoir permis d'en savoir plus sur les moments difficiles qu'il a vécus alors avec quelques-uns de ses camarades. Dans les autres cas, Maurice Herzog sait remarquablement lire entre les lignes. Car, même si on avait déjà lu une partie de l'abondante littérature consacrée à l'Himalaya, on apprend encore des faits apparemment nouveaux et en tous cas émouvants mais qui avaient été, semble-t-il, passés sous silence. De plus, que de réflexions personnelles sur ces expéditions qui, petit à petit, semblent poser de plus en plus de problèmes pour peu que l'on se mette à réfléchir ! Et lorsque ces réflexions viennent d'un "géant" de la montagne, elles méritent d'être connues et aussi que l'on y attache de l'importance. Au travers des 241 pages, relativement peu illustrées - mais ne nous en plaignons pas puisque l'essentiel du livre est constitué par les textes prenants de Maurice Herzog - on est conquis par l'action toujours remarquablement bien décrite. Tout au long du livre on a l'impression d'être présent auprès de ces alpinistes bien souvent extraordinairement courageux et pour lesquels l'admiration est constamment présente à notre esprit. Un excellent livre. Henri VOIRON. |
Lui : Bof... Moi : C'est l'album de la série télévisée Herzog-Costelle programmée en mai dernier sur TF 1. Lui : Non, c'est simplement le même titre, car le texte n'a rien à voir, et contrairement aux séries précédentes, Costelle n'a pas signé le livre. Ils se sont en quelque sorte partagé le travail : Costelle s'est occupé du film et Herzog du livre. Moi : J'ai été bouleversé par le témoignage de ce grand alpiniste. Lui : Oh! n'exagérez rien, votre "grand alpiniste" manque un peu de sang-froid lorsque après trente ans il verse encore des larmes en évoquant: "Le bon docteur Oudot...". Moi : Mais enfin, vous ne respectez rien; Herzog est quand même le plus grand alpiniste de sa génération. C'est lui, le premier qui a hissé le drapeau français à 8 000 m d'altitude: regardez cette photo à la page 25: "Maurice Herzog au sommet de l'Annapurna (8075 m) le 3 juin 1950"; quelle épopée !.. Lui : Allez, chantez La Marseillaise pendant que vous y êtes !.. La collectivité française ne doit rien à Maurice Herzog. Elle a financé cette expédition, elle lui en a donné le commandement, elle l'a accueilli en héros à son retour, lui a offert la présidence du Club Alpin Français, nommé ministre, élu député, promu P.D.G., envoyé siéger au Comité International Olympique, etc. Les autres membres de l'expédition n'ont pas été aussi gâtés et pourtant leurs références en matière d'alpinisme n'avaient rien à envier à celles de votre "grand alpiniste". A propos, comment Herzog a-t-il fait pour se prendre lui même en photo? Moi : Pourquoi me posez vous cette question? Lui : Parce que la fameuse photo de la page 25 est portée par erreur au crédit de Maurice Herzog, tout comme celle de la page 33. En réalité, la photo du sommet a été prise par son compagnon de cordée. Moi : Ah! oui, c'est exact : ils étaient deux au sommet, mais je n'arrive jamais à me souvenir du nom de l'autre, Herzog en parle pourtant dans son livre. Lui : C'est Louis Lachenal, sans doute l'un des meilleurs alpinistes de sa génération; quant à la photo, de la page 33, elle est de Gaston Rébuffat. Moi : C'est vrai, Rébuffat faisait également partie de l'expédition, mais je ne l'ai pas vu dans le film de Costelle. II est pourtant l'un des seuls survivants avec Marcel Ichac ? Peut être n'est-il pas d'accord avec Herzog ?.. Lui : Sait-on jamais... Moi : La jeunesse d'aujourd'hui aurait sans doute moins d'angoisses métaphysiques si elle avait encore sous les yeux des exemples de courage et d'héroisme comme celui d'Herzog. Vous avez beau jeu de piétiner l'histoire, mais à force de tout détruire, les jeunes n'ont plus aucun idéal, ils sont désemparés; il leur faut des héros, pour rêver. A ce propos, je n'ai pas apprécié l'article de Télérama (9 mai 81), je trouve stupides et bien confuses les considérations de l'auteur sur ses héros "d'élevage" et "de garenne". Au reste, il est toujours facile de s'ériger en censeur et de donner des leçons de morale à ceux qui ont eu au moins le mérite de rapporter à la France de belles victoires. Lui : De grâce, ne recommencez pas vos métaphores guerrières : Maurice Herzog s'est gelé les mains parce qu'il a perdu ses gants et qu'il n'a pas pensé à utiliser la paire de chaussettes dont il disposait dans son sac. Au Mont Blanc, on aurait simplement parlé d'imprudence, en Himalaya, l'imprudence engendre parfois de l'héroïme. Moi : L'Annapurna n'a pas la même altitude que le Mont Blanc ! Lui : Soit; mais la différence entre le Mont Blanc et l'Annapurna n'était pas seulement une question d'altitude. Car vous savez bien que l'altitude ne constitue pas toujours la difficulté essentielle. Les alpinistes qui choisissent d'escalader le Mont Blanc le font à leurs frais; ceux qui sont allés à l'Annapurna étaient envoyés par la France, voilà une autre différence. Moi : Qu'y a t il de répréhensible à celà? Lui : II était normal que la France - qui avait payé - attende une contrepartie. Cette contrepartie, c'était simplement ce que vous appelez "une belle victoire française". Moi : Mais c'était une victoire française! Lui : ... et ses artisans des héros, particulièrement ceux qui avaient perdu quelques phalanges dans la bataille... Moi : Vous n'avez pas honte ! La pudeur la plus élémentaire devrait vous interdire de colporter des jeux de mots d'un aussi mauvais goût!... Lui : Pourquoi parlez-vous de pudeur; Herzog lui même en manque singulièrement lorsqu'il publie dans son propre livre (page 42) la photo de ses mains en lambeaux. Pour émouvoir les foules, il se livre à une exhibition de mauvais aloi. Moi : Mais tout cela a réellement existé, pourquoi cacher la vérité ? Lui : Peut-être avez-vous raison et après tout Herzog est bien libre d'élever lui-même un monument à la gloire de ses propres exploits, fût-ce à la télévision mais cette démarche qui consiste à "restituer l'histoire de ces hommes d'exception et montrer ce qu'ils furent: des héros", me paraît malsaine. Moi : Herzog n'a jamais écrit une chose pareille !.. Lui : Si, regardez, sur la 4e page decouverture, à côté de sa photo. Moi : II ne parlait pas de lui... Lui : Sans doute... c'est l'image même qu'il donne de l'alpinisme: "Aventures inouïes, exploits, drames, épopées... paris sur l'impossible - actes d'héroïsme les plus fous... tragédies les plus bouleversantes... pour vaincre les plus hauts sommets de la planète" restitués "avec toute la puissance dramatique" que je n'aime pas. Pensez-vous que cette litanie inspirée des manchettes de certains quotidiens à sensation, que cette dizaine de locutions apocalyptiques contenues dans moins d'une trentaine de lignes corresponde réellement à la véritable nature de l'alpinisme ? Je suis persuadé que les alpinistes dans leur immense majorité cherchent et trouvent une autre forme de bonheur dans la conquête de ces sommets, au demeurant bien pacifiques, qu'une poignée de héros prétendent avoir vaincus. En alpinisme comme en amour, je préfère entendre parler de conquêtes plutôt que de victoires... Moi : Mais ce livre est destiné au grand public, pas à des spécialistes. Lui : Précisément, il n'en est que plus néfaste : l'audience de Maurice Herzog est telle que son livre risque de creuser davantage le fossé entre les alpinistes qui, dans leur grande majorité ne sont pas des surhommes, et le grand public généralement persuadé que les alpinistes sont des héros. L'occasion aurait été bonne de donner une autre image de l'alpinisme à la fois moins héroïque et plus conforme à la réalité. En vous écoutant évoquer la conquête de l'Annapurna, je pense à cette citation de Berthold Brecht : "Malheur au peuple qui a besoin de héros ! "... Moi : Mais Herzog ne prétend pas faire une histoire de l'himalayisme; il l'explique lui-même : "J'ai donné la préférence aux"histoires les plus poignantes, aux aventures les plus bouleversantes, à celles qui m'ont le plus frappé par la noblesse des hommes et l'intensité dramatique des événements." Lui : Vous avez raison, mais alors pourquoi n'a-t-il pas laissé les gens s'exprimer eux-mêmes ? Welzenbach, Buhl, Bonatti, Messner, etc., ont déjà raconté leurs propres aventures et j'aurais préféré relire leur récit plutôt qu'une retranscription aux allures de réincarnation. Moi : Pourquoi parlez vous de réincarnation? Lui : C'est Herzog qui en parle : "Dans les pages suivantes, je me suis efforcé de m'incarner dans ces conquérants dont les actions suscitent admiration et respect. Le privilège de la pensée, tel un prodige, permet d'établir un lien magique entre un héros disparu et un homme de ce monde. Le charisme franchit l'espace temps à sa guise et apporte aujourd'hui un témoignage du passé soudainement redevenu vivant et actuel." Déjà, au retour de l'expédition de 1950, il avait incarné ses compagnons d'expédition, cette fois, il a élargi l'entreprise à tous les grands noms de l'himalayisme; peut être un jour ira-t-il jusqu'à s'incarner dans ses propres lecteurs... Yves BALLU. |
(Revue " La Montagne et Alpinisme" - No 126, 1981) Maurice Herzog en question ? La Montagne et Alpinisme dans sa revue des livres (n° 3/81), innove, et elle a raison, en donnant à propos du livre de Maurice Herzog Les Grandes Aventures de l'Himalaya, la parole à deux collègues, l'un louangeur, l'autre très critique. Mais les deux auteurs auraient dû disposer d'espaces équivalents dans la revue : Yves Ballu aurait sans doute abrégé la première partie de son propos qu'il me paraît possible de résumer ainsi : "Maurice Herzog a tiré la couverture à lui et a fait du succès de cette expédition son succès personnel" pour pouvoir développer comme il l'a fait, la critique du livre lui même fondée sur la réincarnation de l'auteur dans des conquérants de la montagne ayant vécu des situations analogues à la sienne. Associé aux instances dirigeantes du Club Alpin, j'ai bien connu l'atmosphère de la préparation de l'expédition de 1950, de son retour et des innombrables conférences qui ont fait connaître aux alpinistes, aux modestes montagnards comme moi, et à un public très nombreux et enthousiaste ce qu'était une expédition himalayenne réussie. Je dois à la vérité de dire à tous les lecteurs de La Montagne et Alpinisme qui n'ont pas connu cette époque que le succès de cette expédition n'était pas annexé par son chef et était bien présenté comme celui d'une équipe. Sur le droit à la réincarnation, contesté par Yves Ballu, j'invoquerai un souvenir très personnel : arrivé à Orly en ce début d'après midi de juillet 1950, avant les dirigeants du Comité de l'Himalaya et du Club Alpin, j'ai été le premier à accueillir Maurice Herzog dont l'avion venait d'atterrir en avance d'un quart d'heure sur son horaire. La civière sur laquelle Maurice était étendu avait été déposée sur le sol à quelques mètres de l'avion; nous nous sommes entretenus une dizaine de minutes : un homme qui avait vécu l'exploit et qui vivait sa souffrance avec une telle sérénité a le droit de parler, trente ans après, ou de faire parler d'autres alpinistès confrontés à des situations tragiques. Yves Ballu aurait il manqué de sérénité ? Didier OLIVIER MARTIN.
Nous avons dans le n° 3/81 publié deux critiques du livre de Maurice Herzog Les Grandes Aventures de l'Himalaya. Le texte d'Yves Ballu a suscité une première réaction que nous publions dès à présent dans cette "libre opinion". II a semblé à la rédaction de la revue que la critique d'Yves Ballu et la lettre de Didier Olivier Martin représentaient deux courants qui éclairent et situent un débat qui, au delà de l'événement, concerne le Club Alpin Français et le monde de l'alpinisme. Yves Ballu porte sur l'Annapurna et sur l'homme qui incarne cette victoire des années 50 le regard iconoclaste d'une génération étrangère au symbole social qu'a représenté ce succès. II redoute et refuse tout ce qui, pour lui, évoque le mythe de la montagne des surhommes et l'exploit objet de consommation nationale. Didier Olivier Martin réagit, lui, en contemporain de l'événement. Ancien trésorier du C.A.F., il appartient à une génération qui, au sortir des années sombres de l'occupation, avait besoin de retrouver une certaine fierté d'être. L'Annapurna a été alors une forme de réponse à ce besoin. Le véritable débat d'aujourd'hui n'est pas d'opposer des hommes, des générations, il est plutôt de construire l'alpinisme de demain en intégrant les enseiàriements du passé. Pierre MINVIELLE. |
MAURICE HERZOG JUGÉ PAR YVES BALLU REVÉLAT1ONS PAR GÉRARD HERZOG, SON FRÈRE ( Auteur de La Voie Jackson, roman et film) Dans votre critique "littéraire" du n° 3/1981 de La Montagne et Alpinisme, Yves Ballu, vous consacrez quelques brèves lignes au livre de Maurice Les grandes aventures de l'Himalaya et des colonnes entières à démontrer que ce Maurice Herzog n'a jamais été qu'un simulateur. Mais, Yves Ballu, au lieu d'accumuler des insinuations; pourquoi ne vous êtes vous pas adressé à moi ? Vous le connaissez depuis l'Annapurna, moi depuis toujours puisque nous sommes presque jumeaux. J'aurais pu vous fournir des révélations connues de moi seul qui vous auraient comblé de joie puisque votre dessein était visiblement de le rabaisser encore un peu plus bas que vous. Non, Yves Ballu, vous ne savez pas tout ! "La collectivité française ne doit rien à Maurice Herzog, écrivez vous, elle a donné l'argent de l'expédition, l'a nommé chef, l'a accueilli comme un héros, en a fait un ministre, un député, etc." Si vous m'aviez consulté, je vous aurais révélé que les six millions de francs anciens (soit 60 000 francs actuels) votés par l'Assemblée Nationale ont connu un sort que tout le monde doit ignorer puisque personne n'en parle... à commencer par vous-même. Quel est ce sort secret ? Ce n'est pas ce que vous appelez la "contrepartie" des six millions, c'est à dire la victoire, "simple formalité", après tant d'échecs internationaux et de dizaines de morts. C'est d'argent qu'il s'agit. Subrepticement, dans l'ombre, par le livre Annapurna, premier 8 000 (trois millions d'exemplaires à ce jour), les conférences, les albums, Maurice a fait entrer un milliard de francs anciens (soit 10 000 000 de francs actuels environ) dans les caisses de la Fédération Française de la Montagne. Croyez-vous qu'il s'en serait vanté ? II voulait probablement préserver son image de héros désintéressé. Pendant des années, les expéditions françaises ont été financées essentiellement par les droits d'auteur du livre. Les membres de ces expéditions ne le savaient probablement pas eux mêmes. De six millions à un milliard, même en francs courants, la "collectivité française" en jouant Herzog a tiré le gros lot. "Elle ne lui doit rien!". Faites la soustraction ! Et, en prime, rajoutez la victoire, but de l'opération. Autre mystère dont vous parlez : Lachenal, son compagnon du sommet dont vous faites plaisamment semblant d'avoir oublié jusqu'au nom, effacé par celui d'Herzog que la presse qualifiait de "héros n°1 ", etc. J'avoue que je n'ai jamais compris comment Maurice a réussi à soudoyer les journaux français, puis mondiaux, alors qu'il était encore en pleine mousson au Népal, que le docteur Oudot lui coupait ses derniers doigts et ses orteils sans anesthésie ce qui ne devait pas être confortable pour échafauder des complots, qu'il avait, entre deux amputations, les pieds et les mains bandés, ce qui ne facilitait pas l'envoi de messages, et qu'il était dans le coma depuis trois semaines. Belle ténacité! C'est un mystère mais les dates et les journaux sont bien réels. Par contre, pour Louis Lachenal, j'aurais pu vous apporter des révélations sur le comportement de Maurice et son goût de la dissimulation. Je pense que vous savez que Lachenal s'est tué dans la Vallée Blanche cinq ans après l'Annapurna. A l'insu de tous, Maurice a, aidé par Adèle, veuve de Louis, héroïne de tragédie, pris en charge les deux enfants, Christian et Jean-Claude, juridiquement, moralement, financièrement jusqu'à leur installation dans la vie. Puis il m'a décidé à écrire Les carnets du vertige, récit de la vie de Lachenal et, comble de la dissimulation, il m'a convaincu de ne pas signer le livre de mon nom mais d'y inscrire celui de Louis Lachenal, pourtant mort depuis cinq mois. L'intérêt était double : financier et moral. Les droits d'auteur espérés amélioreraient le sort des intéressés et ce livre signé Louis Lachenal, aiderait à donner sa place dans l'histoire de l'alpinisme à son compagnon du sommet et était un juste équilibre avec sa propre notoriété. La réussite de ce plan a été notable : j'ai écrit le livre en deux mois, il a connu un tirage inattendu (750 000 exemplaires environ dans le monde. Traduit dans toutes les langues). Outre la légitime "place dans l'histoire de l'alpinisme", ce livre, dont Maurice est le promoteur, apporta à Lachenal une sorte de gloire littéraire posthume puisque, intégré dans les vingt titres de lancement de la collection 10/18, on trouve, glissé entre les noms de Descartes,Voltaire, Dostoievski, de Gaulle, Karl Marx, Machiavel, Victor Hugo, etc., le nom de ... Louis Lachenal On trouve dans votre article tout ce que le mot haine peut résumer : intolérance, désir de revanche du petit, esprit de vindicte, racisme social, donneur de leçon qui ironise sur "une poignée de héros qui prétendent avoir conquis des sommets au demeurant bien pacifiques" (Mallory, Irvine, Buhl, Lionel Terray, j'irai cracher sur vos tombes !). Mais ce ne sont pas vos petits crachats qui m'étonnent, ça court les rues ces temps. C'est le fait que les responsables du Club Alpin Français et de la revue La Montagne et Alpinisme aient autorisé la publication de ce torchon qui abaisse le niveau de l'alpinisme français au ras du purin. Cette exhibition de vieille haine, inexplicable, contre Maurice Herzog et tous les personnages historiques de l'alpinisme, n'aurait jamais dû paraître, fût-ce au nom de la liberté d'expression, car s'exprimer, n'est pas "se soulager". Si aucune explication ou excuse desdits responsables n'est apportée dans ces colonnes alors, j'en tirerai les conséquences : ma carte du C.A.F. ? A la poubelle. Je ne veux pas vivre à ces hauteurs. Gérard HERZOG. |