CRITIQUES DE LIVRES

CIMES d'OISANS

 

 

par Jacques Boell.

Flammarion 1937

(Revue " Vertical" - No 27, Sept-Oct 2002)

Cimes d'Oisans, de Jacques Boell, s'inscrit dans la catégorie récits de course de la collection la vie en montagne. Ce n'est pas à proprement parler un topoguide, mais il existe quelques croquis dans ce livre qui montrent par exemple l'itinéraire du pic Bourcet par l'arête nord, la face est du pic de La Grave ou la voie normale des Agneaux, voire des montagnes d'un exotisme absolu tel l'aiguille des Marnes du côté de la Muzelle.

Dans sa préface, Lucien Devies, note déjà que les cordées ne s'y bousculent pas. Jacques Boell serait certes un peu surpris de découvrir que sa Dibona a gagné de sérieux galons, par contre, les voies qu'il explore dans ce volume continuent d'être des hauts lieux de la solitude.

Dédié à sa mère qui lui a appris à aimer la montagne, Cimes d'Oisans conte un alpinisme de vacances. Le souffle de l'héroïsme cède la place au lyrisme et à l'humour avec des dessins d'un autre grimpeur doué, Bobi Arsandaux. Plaisir de retrouver les grimpeurs en knickers, béret vissé sur la tête et espadrilles aux pieds. Le temps des montagnes heureuses, où l'auteur se penche loin des villes qu'il déteste " elles sont laides et sales, avec des gens méchants et cupides ". Jacques Boell vivait alors à Grenoble, quelques uns de ses récits étaient parus dans La Montagne. On appréciera la délicatesse du personnage qui, revenant d'une course honorable, s'entend dire par le berger du coin : " En été c'est de la bonne montagne, on y mène nos ânes " et ne le détrompe pas.

Jean-Michel Asselin.