CRITIQUES DE LIVRES
MEDECINE ET SPORTS DE MONTAGNE
par Jean-Louis Etienne (Ed. Ada. Paris, 1983).
(Revue " La Montagne et Alpinisme " - No 2, 1983)
L'expérience de Jean-Louis Etienne en médecine dite de terrain est incomparable. Il a passé une grande part de ces dernières années en effet en expédition. Chroniqueur médical de la revue Alpinisme et Randonnée, il a regroupé ses articles dans un ouvrage de 150 pages.
Y sont traités: l'effort en général, la diététique, la pathologie liée à l'altitude, au froid, au rayonnement solaire, à la foudre et au vertige. Suivent des notions pratiques destinées aux groupes sans médecin et un exemple arbitraire, trop lourd à notre avis, de trousse médicale. Ce chapitre est bien délicat à aborder, nous nous refusons pour notre part à donner un exemple précis. Il est bien préférable d'expliquer au sportif la pathologie qu'il va rencontrer et d'établir avec lui, de visu, la liste de l'équipement qu'il saura, lui et ses camarades, utiliser. Ainsi, est-il raisonnable, par exemple, de mettre dans chaque trousse du Mydriaticun pour traiter l'ophtalmie ?
Rien de particulièrement novateur, mais chaque chapitre est clair, précis, la mise en pages agréable, la mémorisation rapide. Médecine et sports de montagne: un bien vaste domaine traité d'une manière concise et pourtant avec succès. En effet, l'essentiel seul est conservé, clairement expliqué et abordable par tous avec à l'appui des schémas simples et bien connus.
Cet ouvrage n'est ni un manuel de secourisme que l'alpiniste peut emporter en course ou en expédition, ni un ouvrage médical ou scientifique de médecine de montagne. Cette position intermédiaire, ambiguë, possède avantages et inconvénients. Mais en tout cas, il comble un manque qui permet en partie à la médecine de l'altitude de refaire son retard sur les autres ouvrages français de médecine du sport. Sans être trop idéaliste, il faut cependant affirmer que la lecture de ce livre est aujourd'hui l'une des meilleures réponses aux questions-santé que doit se poser le montagnard lorsqu'il pose le pied sur son terrain de jeux.
Jean-François MAZEAUD
Jean-P. RICHALET.