Avouons-le d'emblée, je suis de ceux qui aiment les beaux livres. Compulser un ouvrage dont la couverture présente un format agréable m'est un plaisir ; j'ai le goût des maquettes sobres, de l'imprimerie claire sur un papier convenable. Tout ça pour dire que j'ai été satisfait par l'aspect du livre de Toni Hiebeler.
Ensuite, une fois le livre ouvert, c'est le choc : les photos sont extraordinaires. Ceux qui connaissent déjà les somptueux albums précédemment parus aux éditions Silva comprendront mon enthousiasme. Ces clichés dont une bonne partie sont de l'auteur nous présentent le visage des cimes et celui des hommes de l'Himalaya. C'est un plaisir de rêver devant ces paysages où la glace bleuâtre se confond avec le ciel et qui ont souvent pour échelle un porteur aux pieds nus, une maison. On devine des jeux des enfants, les coquetteries des femmes sherpas ou baltis, les techniques agricoles. C'est l'Himalaya du travail en même temps que celui des loisirs, l'Himalaya des autres en parallèle au nôtre. Et cet Himalaya humanisé me paraît plus essentiel que celui des héros.
