Quant aux aiguilles du Dragonet (n° 70) elles font
partie d'un petit massif attenant à l'Argentera, très caractéristique,
sur lequel il est dommage de n'avoir pas donné plus de détails.
Pour interpréter les croquis accompagnant chacune des courses,
inutile de vous reporter à la page 37 : la légende les concernant
a été omise ! Quant à la carte générale
de la page 9, elle a quelque peu bouleversé l'emplacement de la
Grande Séolane, des Trois Evêchés et d'Isola 2 000.
La première partie du livre présente les particularités
du massif (géographiques, historiques, géologiques...) et
en donne un aperçu général vivant, agréable,
où l'essentiel est dit. Pages pleines de chaleur à lire
si l'on veut se pénétrer de l'ambiance de la région.
Chacune des courses est présentée très personnellement
par Morisset, qui n'hésite pas à nous faire partager ses
souvenirs, nous donner des conseils ou se livrer à des remarques
ou réflexions, avant de décrire techniquement la voie.
En revanche, il aurait été judicieux de noter sur les croquis
les autres itinéraires intéressants des divers sommets,
même s'ils n'étaient pas décrits dans le texte. Cela
aurait donné une idée meilleure et plus complète
des possibilités offertes par cette région (n° 97: le
groupe Castello Provenzale offre un nombre très important de voies
que le livre ne nous laisse pas soupçonner).
Des croquis accompagnent les textes et descriptions d'itinéraires
(sauf d'ailleurs n° 26 et n° 84, ce dernier ne bénéficiant
ni de croquis, ni même de photo). Mais plus d'une dizaine de fois,
aucune indication ne les accompagne (n° 20 : le croquis du Ponset
ne comporte ni légende ni orientation, et la photo qui l'accompagne
ne correspond pas à la face de l'itinéraire ; n° 18
: aucun itinéraire n'est tracé !). Pourquoi tous les croquis
ne sont-ils pas de la qualité des n°28 (Saint Robert), n°
34 (Saint Robert Gélas), n° 37 (aiguilles du Lac Nègre),
n° 81 (tour du Bric Bouchet) ?
Attention, pour ceux que tenterait le Cayre des Erps (n° 62, 68, 73)
: vous ne trouverez la voie de descente nulle part dans le livre ! Et
pourtant voilà bien un itinéraire délicat qui méritait
que l'on parle de lui.
Une bonne dizaine de voies, hélas ! subissent ce même oubli
fâcheux. Parfois pourtant un simple renvoi à une autre page,
décrivant un autre itinéraire du même sommet, aurait
suffi : ainsi la descente de la Cougourde cime IV (n° 45) doit être
recherchée au n° 55. Mais à vous de le deviner tout
seul ! Dommage, car les itinéraires de montée sont décrits
avec précision et clarté.
Malheureusement aucune des voies n'est précédée d'indications
cartographiques, ce qui peut poser des problèmes aux alpinistes
et randonneurs non familiers des lieux, c'est à dire la majorité
de ceux pour qui est écrit ce livre. On aurait aimé aussi
trouver les références des divers topos guides existant
déjà.
La région du Marguareis est fort belle. Mais mieux vaut y aller
pour s'y promener (à pied ou à skis) que pour grimper! Le
rocher y est en effet de fort mauvaise qualité et friable, contrairement
à ce qui est annoncé (n° 77 79).
Trois pages (n° 31 /1 n° 31 /2 n° 31 /3) sont consacrées
à Saint Jeannet (avec malheureusement un croquis très confus
au n° 31/1). Mais curieux est l'emplacement choisi pour les présenter,
car il ne correspond pas à l'ordre croissant de difficulté
adopté dans le livre (les six voies décrites étant
fort diverses dans ce domaine). De même pour les trois écoles
d'escalade (n° 33). Tout cela aurait pu être regroupé
au début ou à la fin de la partie consacrée au Mercantour.
Nombreuses sont les photos qui illustrent ce livre. Mais leur qualité
reste souvent fort moyenne ; certaines sont floues ; parfois même
on les rencontre à deux reprises (n° 50 et 71 n° 41 et
53).
De trop nombreuses négligences donc à reprocher à
cet ouvrage qui aurait mérité un soin plus attentif. Mais
n'y a-t-il pas une part de responsabilité de l'éditeur pour
certaines d'entre elles ? Néanmoins, comme ses prédécesseurs,
il aura sans nul doute beaucoup de succès et donnera, nous l'espérons,
le goût à de nombreux alpinistes et randonneurs de découvrir
une région moins fréquentée par eux. Si telle était
une des conséquences de cette publication, malgré ses défauts,
elle méritait d'exister.
Guy DUFOUR
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