CRITIQUES DE LIVRES

VINGT ANS DE CORDEE

par Robert PARAGOT et Lucien BERARDINI. - Flammarion, Paris 1974

(Revue " La Montagne et Alpinisme " - No 1, 1975)

Vingt ans de cordée, un record d'amitié ajouté à d'innombrables performances: le titre l'annonce, le texte le dit, cet ouvrage est un duo, celui de l'une des plus brillantes cordées françaises.

Bien que l'on ne présente pas de tels auteurs, on ne les connaît souvent que par les noms de leurs victoires. Paragot et Berardini c'est plus que cela. Aconcagua, Huascaran, Makalu ? Oui, et bien d'autres choses encore, certaines sans rapport avec l'alpinisme mais toujours illuminées par ce mot " amitié ", un mot dont ils n'ont jamais cessé de respecter la valeur.

Inséparables en montagne, ils ont continué de l'être dans cette nouvelle aventure: LEUR livre, Berardini, Paragot... le style ne pouvait qu’être direct, sincère, sans fioritures, aussi je n'hésite pas à m'insérer dans leur conversation : " Ecoute Lucien, écoute Robert, cela fait vingt ans également que l'on se connaît, vingt ans déjà qui ont vu la fin d'une époque de l'alpinisme, le début d'une nouvelle, et nous étions en première ligne. " Si l'amitié peut rendre indulgent, il arrive qu'elle mène à l'exigence, aussi aurais-je voulu que votre livre soit encore plus... Non, il est bien, beaucoup mieux que ce pessimiste de Robert ne me l'avait laissé supposer : " et ça manque de ceci, et ça manque de cela... ". je vous le répète, c'est bon, très bon même, et pourtant... Allez, on ne se fait pas de cadeaux, hein ? Alors, je vous le dis : mon exigeante amitié l'aurait préféré plus bleausard, plus volcanique, qu'il ressemble davantage à toi Lucien, toi, " la bombe ", qu'à toi, Robert, le moins excessif de vous deux.

Pourtant dans cette entreprise, comme sur le terrain, le vrai, vous vous êtes merveilleusement complétés. Robert, c'est l'homme de la course. Lucien, celui qui arrache les passages impossibles. Il en est de même lorsque vous parlez de l'alpinisme, toi, Robert, tu penses " de loin ", tu penses " alpinisme ", toi Lucien, tu penses " de près " tu penses " alpiniste ".

Mais à quoi bon analyser, détailler, décortiquer, Paragot-Berardini, c'est une mécanique magnifique, une splendide cordée, et je l'aime bien. Une belle montre, on ne la démonte pas, non ? Elle plaît, on l'admire, et basta.'

Georges Livanos.

Retour à la Page "Critiques"